Pages

Pages

lundi 18 juillet 2016

Un homme à distance (critique) Avignon off

Je suis masochiste. Sinon comment expliquer ma présence dans cette salle ronde aux allures romanes, assise sur des gradins en bois gris rendus confortables par des coussins grèges.
J'ai choisi de venir, pourquoi ? à cause de la présence de Nicolas Vaude, de son jeu que j'ai apprécié dans d'autres pièces (notamment un Fantasio dans les bosquets de Versailles ou un rôle dans une pièce troublante de Florian Zeller).
Le décor est à la fois symbolique et réaliste. Des miroirs en grand nombre laissent imaginer qu'on va observer les personnages sous toutes les coutures. Des étagères alignent des fac simile de livres. On est dans une librairie.
Tout de suite dans ma tête deux souvenirs : The little shop around the corner, Vous avez un message. Les premières répliques me confirment que j'avais bien pensé. La pièce consiste entre une histoire d'amour épistolaire assez bien écrite et la vie quotidienne d'une jeune libraire. Il y a derrière tout une allusion à des lectures, des romans comme autant de jalons de leur parcours sur la carte du Tendre. Littérature uniquement ? Non, on ne peut s'mpêcher de voir un peu Polanski derrière cette histoire, de se souvenir d'Amelie Nothomb, Les combustibles, Une forme de vie.
Peu à peu les personnages, en jouant au chat et à la souris, se dévoilent, dans leur fragilité, les cicatrices de leurs accidents.
C'est un grand drame romanesque, un peu romantiaue aussi. La comédienne, Christelle Reboul vit pleinement sa tragéidie sur le plateau. Nicolas Vaude joue de son ambiguïté, sans grande oroginalité, mais avec talent. C'est devenu une marque de fabrique... On pleure beaucoup sur le plateau et dans la salle. On applaudit à tout rompre entre deux reniflements.
Oui le grand drame d'amour attire toujours les foules. Non je n'ai plus envie de le voir. Question d'âge ? Plutôt question d'attente théâtrale. Je n'ai plus envie d'être piégée parce que spectatrice dans un système qui me dicte mes sentiments. Je ne vais plus au théâtre pour pleurer mais pour qu'on me parle comme à un adulte... Vous reparler un jour des 3 spectateurs de Victor Hugo...
C'est gentil, beau et triste comme les grandes histoires d'amour qui font pleurer les chaumières...