Pages

Pages

lundi 18 juillet 2016

Festival de la Correspondance de Grignan

Je suis à Grignan. Pour ceux qui ne le savent pas, Grignan est une ville du Sud de la France. Dans la Drôme, je crois....

Ce qui compte surtout, c'est que cette petite ville à la limite de la Provence, vieux village médiéval aux rues serpentines enroulées autour d'un château, a connu l'exil de la fille de la Marquise de Sévigné. Durant des années les lettres s'échangèrent entre Versailles et Grignan, plusieurs fois par semaine, certains disent plusieurs fois par jour. Je vous promets de me renseigner dès que je suis de retour près d'un vrai ordinateur sur la fréquence de ces échanges épistolaires..

Les circonstances étaient trop belles : un village magnifique, la route qui mène de Paris vers les plages de la méditerranée, le parrainage au-delà des siècles d'une des femmes les plus célèbres de la littérature .... Grignan accueille en juillet au temps des grandes migrations et des avant-goûts des grands rassemblements culturels un festival de la correspondance.

Chaque année, une spécificité est choisie. 2016 est consacré à la correspondance d'exil.

La première partie de cet article pourrait vous faire croire à un de ces festivals galvaudés qui fleurissent dès que le soleil revient. Pas du tout. C'est un festival qui me passionne, me fascine.

Tout y est rareté : les textes qui permettent d'accéder aux auteurs dans leur vérité, les lieux (le parvis d'une collégiale, un jardin parfumé de Provence e caché sous les arbres ancestraux, les choix d'interprétation (qu'on aille de la simple lecture à une mise en voix plus élaborée, la mise en scène disparaît dans le rapport direct au public, au texte, à la voix - tout ce que j'aime), les conférences, les interprètes choisis (il y a là des artistes inattendus ou trop attendus parce qu'ils sont des icônes, je me souviens de la venue de cette vedette du journal télévisé.... , des artistes attendus parce qu'ils ont laissé des traces lors de leurs précédents passages et marquent le festival de leur ombre ineffaçable.)

Ce fut le cas hier. Julia de Gasquet fut une Louise Michel suffocante de justesse, de retenue, de grandeur dans l'exil qui suivit la commune, farouche dans son désir de justice. Une telle palette de jeu en si peu de temps prouve que cette comédienne rare mérite d'être suivie.

Trop tard pour ceux qui n'était pas là hier. Il ne vous reste plus qu'à attendre le prochain festival et à vous y prendre d'avance... les places aussi sont rares, dans un souci de qualité.