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mardi 12 juillet 2016

Et l'acier vole aussi (critique)

Et l'acier s'envole aussi. Le spectacle se joue pendant le festival à Farbik théâtre d'Avignon.

La pièce est essentiellement basée sur la correspondance entre Guillaume Apollinaire et Madeleine Pagès, une jeune fille qu'il a croisée dans la gare de NIce en 1915.

J'ai assisté il ya quelques jours à une lecture à Grignan de la correspondance de Paul Ceylan avec les femmes qui ont marqué sa vie. Les deux pièces se font écho et se nourissent l'une l'autre. Un poète s'associe à l'autre et les femmes se ressemblent un peu dans leur amour teinté d'admiration, d'adulation, de surprise de se retrouver l'élue, et de retomber dans la réalité. Quant aux poètes, ils affrontent au-delà de leur rapport amoureux, la course vers la fin la plus sordide.

La version de Grigan était sobre, à l'image de ce qui se fait là-bas, où le texte reste maître du jeu.

La version poète- jeune inconnue Et l'acier s'envole aussi est un vrai spectacle de théâtre. Deux comédiens et une comédienne se partagent le plateau. Si la comédienne est presque tout le long Madeleine Pagès, les deux comédiens vont se partager le personnage d'Apollinaire et des personnages de la guerre.

Le principe est tout à fait traditionnel et les projections en noir et blanc vont aussi dans le sens du "dejà vu". Rien de bein original de ce côté-là même si à certains moments un jeu s'établit entre le décor et le jeu de façon humoristique.

L'orignalité vient de la présence sur scène de deux instruments de musique : une batterie et un piano électronique. Batterie comme batterie de canon, et le talent du batteur est exceptionnel, ainsi que ses trouvailles au fil du spectacle. Grâce à lui la guerre est présente sur le plateau plus par les quelques projections sur écran. (en tant de comédien, son jeu est plus discutable). Le piano sert à accompagner l'autre comédien qui assume la plus grande partie du personnage de Guillaume Apollinaire. On a dit que les vers d'Apollinaire appelait la musique (plusieurs de ces textes ont été ainsi chantés : sous le pont Mirabeau, saltimbanques...). Il est merveilleux d'entendre les lettres ou les poèmes chantés. C'est là la plus grande magie du spectacle qui ne peut laisser indifférent.