Le
jour
correspond à un symbole de beauté :
beau comme le jour.
On peut se souvenir que le dieu grec Apollon personnifiait à la fois
le soleil et la beauté, son surnom Phoebos
le qualifiait de « brillant, lumineux ».
Les
manuscrits du Moyen Age s'enrichissent d'enluminures,
(illuminations
en anglais), qui apportent couleurs et lumières aux ouvrages.
Le
jour
(le vide qui laisse la place à la lumière, à la transparence) fait
la qualité des tissus d'une grande finesse, de la dentelle. Il est
d'ailleurs intéressant que la période la plus florissante de la
dentelle corresponde au siècle de Louis XIV (le roi Soleil) ou au
siècle des Lumières, comme si on voulait porter le jour
sur soi (vêtements ajourés).
Le renouveau actuel de la dentelle s'apparente à un travail en
architecture, les denteliers contemporains cherchant une maîtrise du
vide comme matière, du jeu des lumières
dans le travail. Beaucoup de mots, aujourd'hui obsolètes, liés à
la dentelle tirent leur origine de l'étymon leuk
: luche,
lucher, luchage
(donner du lustre, du brillant à la dentelle). Il existe également
un tissu de coton, encore trouvable en magasin, la
lustrine
(tissu de soie à l'origine, puis de coton, glacé sur une face). Ce
tissu a servi autrefois pour les manchons des employés de bureau,
puis pour la photographie (les tissus qui recouvraient les premiers
appareils photographiques ont été longtemps faits en lustrine).
Dans
un tout autre domaine, celui du théâtre, le feu
est le cachet touché par un comédien à chaque représentation. Le
terme spécifique des contrats à la Comédie Française s'est élargi
à l'ensemble des théâtres. Le fait d'être exposé à la lumière
constituait le preuve du travail....
On
comprend aussi facilement les expressions les
feux de la rampe
ou les
lumières de la rampe, le feu des projecteurs comme
des périphrases pour évoquer le théâtre.
Un
ouvrage publié voit
le jour
(comme un être humain à sa naissance).
Le
toréro entre dans l'arène dans un habit
de lumière,
allusion aux couleurs très claires qui doivent mettre en valeur ses
mouvements dans le cercle très éclairé de l'arène ou référence
au culte solaire à l'origine de la corrida ?
Et
que dire de la multiplication de spectacles
sons et lumières,
des feux d'artifices, et
autres
feux de joie, des fontaines lumineuses sinon
qu'ils prouvent l'importance festive et artistique de la lumière.
Qui,
en employant le mot splendeur
ou
resplendissant
pour
un tableau, une sculpture ou une œuvre musicale, se souvient du sens
de briller que ces mots avaient en latin ? Ou que le brio
de l'exécutant ou de l'exécution est aussi une allusion à cette
même lumière ?
Cette
lumière qui caractérise toujours un personnage dont la réputation
ou le talent brillent (comédien, danseur, sportif) en fait une
étoile,
une star.