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mardi 12 juillet 2016

Sarah et le cri de la langouste (critique)

Je me fais arrêter dans une ruelle d'Avignon. C'est pour le spectacle Sarah et le cri de la langouste. je connais le sujet : un moment des derniers mois de l'actrice légendaire Sarah Bernhartdt. La discussion est agréable, je me laisse tenter. J'ai une grande admiration pour Sarah Bernhardt, la comédienne qui osa prendre tant de risques, qui révolutionna à sa mesure le théâtre français, le femme qui osa vivre, qui se rendait sur le front pendant la grande guerre pour être près des soldats, qui fut amputée à cause d'une mauvaise chute mais continua à jouer. L'histoire du théâtre fourmille d'anecdotes sur cette grande dame.

On frappe les trois coups ? non c'est Sarah qui entre en scène ( sa canne et sa jambe de bois, mais le pied valide devait être énergique.

Dubillard lui consacre un de ses Diablogues... (pour se moquer de sa longévité de comédienne).

Je rêvais étant enfant d'être un jour Sarah Bernhardt, comme d'autres rêvent d'être Napoléon.. Je m'étais même formé un pseudonyme comme le sien.

Pour moi Sarah, c'est quelqu'un comme Piaf ou Pierre Brasseur.

Quelle surprise de l'entendre appeler pendant tout le spectacle Madame Bernarte. Inquiétude de prime abord. La metteure en scène a-t-elle pris la précaution de se renseigner sur le personnage ? NON. Sarah est une grande précieuse, embourgoisée et capricieuse comme la Callas. Elle qui fut toute sa vie, une grande enfant. Imagniez qu'un jour elle est entrée chez un directeur de théâtre avec son enfant et qu'elle a joué la mère éplorée jusqu'au moment où son singe qui tenait le rôle de l'enfant en eût assez et se mît à sauter dans le bureau...

La pièce évolue à la va comme je te pousse, une scène succédant à l'autre sans véritbale unité. On sent tous les raccords de répétitions. Je ne parle pas des coutures liées à l'écriture, mais des temps de répétitions. On voit des baisses de régimes ou des à coups que ne justifie pas la structure de la pièce.

L'acteur qui jour PItou son secrétaire a quelques beaux moments, d'autres plus difficiles parce que surjoués ou simplement récités.

Tout cela est peu investi, tout reste superficiel (comme la connaissance des personnages réels).

Il manque le merveilleux, l'éblouissement. C'est un gentil travail de troupe d'amateurs. C'est un jeu pour le jeu, pour le plaisir de se montrer, de s'amuser à dire un texte parfois mal compris. Les comédiens ont l'air de s'amuser, c'est déjà beaucoup. Certains spectateurs les suivent dans cette voix et les applaudissements sont chaleureux.