Une nouvelle personne qui
vient grossir la liste des gens que j'aime.
Dominique Sampiero
Il est romancier,
scénariste, poète....
Il a des yeux bleus et
clairs comme le ciel du Nord dont il est originaire, une sourire
d'enfant, émerveillé ou mutin, une allure de poète d'autrefois.
Les critiques le classent dans les « nouveaux lyriques ».
C'est un peu le juger vite. On pourrait l'imaginer égaré dans un
monde aseptisé, rimant sur un nuage, pourquoi pas une lyre dans la
main...
La prestation qu'il a
donnée à Douai lors d'une exposition qui lui était consacrée
prouve le contraire.
Il y est allé de son
corps, arborant sur le torse un tatouage éphémère « La
détresse est un patrimoine aujourd’hui » (j'espère
« éphémère »). Il a lu, non, il a investi un poème
qu'il a composé sur un fait divers : une femme qui saute du
8ème étage avec ses enfants – un drame ordinaire qui faisait écho
à un récit pour jeunesse paru chez Je bouquine).
Face à des élèves de conservatoire figés par sa présence, sa
lecture était d'une violence et d'une vie qui ne pouvait laisser
indifférent et qui n'avait rien d'élégiaque.
Lyrique ?
Oui, mais alors d'un lyrisme qui se nourrit d'une observation très
pointilleuse du monde, des gens, de leurs sentiments les plus
profonds. Le texte sur la femme défenestrée qui se termine par un
inventaire des badauds accourus constitue un photographie universelle
des grandes villes.
La
poésie de Dominique Sampiero se nourrit de la terre, du monde
végétal. C'est une poésie qui naît de l'humus et des arbres, des
peurs primales et des amours enracinées dans nos gênes. C'est
peut-être aussi cette parenté avec René Guy Cadou qui nous
le montre comme lyrique.
J'ai beaucoup de mal à
lire la poésie Dominique Sampiero. Très vite le beauté du texte,
des associations, des métaphores, des alliances de termes me
suffoque. Et ce que cette beauté réveille en moi peut devenir
souffrance. J'ai beaucoup de souffrance à lire la poésie de Domique
Sampiero. Nous en avons déjà parlé, entre deux reniflements.
Ce qui me bouleverse le
plus dans son écriture, c'est le sens de l'image et l'impact qu'elle
crée dans sa simplicité. Le vocabulaire n'est pas savant, mais il
semble redécouvrir la langue à chaque vers. Et l'image, le
sentiment affluent, déferlent, inondent, noient le lecteur.
Il y a une table, vers le
milieu de l'exposition « La blessure d'une fleur ». Il a
commenté le titre de ce livre d'artiste à partir de ses textes
comme « une fleur est parfois si belle que c'est une blessure,
et il nous faut la couper ». La poésie de Dominique Sampiero a
cette beauté blessure qui s'insinue entre les mots, les sons. Les
poèmes qu'on peut lire dans la vitrine vous confirmeront ce
jugement, ils m'ont émue aux larmes...
Mais où les lire ?
A la bibliothèque de Douai évidemment... Mais vite, il ne vous
reste déjà plus beaucoup de temps : tempus fugit et La vie
est chaude...
vous avez jusqu'au 4 octobre pour visiter l'exposition
https://www.bm-douai.fr/doc/AGENDA/79
vous avez jusqu'au 4 octobre pour visiter l'exposition
https://www.bm-douai.fr/doc/AGENDA/79