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mercredi 29 avril 2015

le théâtre de boulevard erratum

Je suis confuse ...
Des perturbations en ce moment...
Il faut lire : Stanilavski et Michael Tchekhov... (et pas Tolstoi..., je m'a tromper d'auteur russe... , et en plus c'est pas l'écrivain, mais son neveu et en plus il était américain... )
Vous aviez corrigé...

lundi 27 avril 2015

Molière du théâtre de boulevard, les dé-nominés sont...

Comme vous le voyez, je ne suis pas en train de regarder la télévision. L'hommage au théâtre de la Télévision Publique se fera sans moi. Pas de Molière du spectateur assidu... Pas de ce théâtre-là.
Public vs privé … Quand il s'agit d'aborder le théâtre de boulevard, ils sont aussi inaptes l'un que l'autre.
Très difficile le théâtre de boulevard. Usé. Toujours une vague histoire de cocuage... depuis Labiche et Feydeau … (c'est oublier pour ces deux figures emblématiques, qu'ils ont su peindre l'intimité des familles dans des pièces qu'on oublie au profit de la grosse artillerie). Seul Robert Lamoureux a un peu échappé à la tendance. Peut-être est-ce aussi pourquoi on le joue si peu aujourd'hui.
Le théâtre de boulevard qu'on nous sert abuse du cocuage, comme si on détenait dans le thème la panacée du rire... Rire de la tromperie. C'est une invention du XIXème qui semblait avoir trouvé là un sport collectif...Jusqu'alors la déliquescence du couple ou l'apparition d'un troisième personnage était source de drame : Souvenez-vous : Hélène ravie par Pâris, à l’origine de la guerre de Troie (devenue XIXème  La belle Hélène « quand un mari part en voyage.... »), Œdipe volant la femme de son père, Iseut délaissant le Roi Marc pour Tristan, Guenièvre terminant sa vie dans un monastère pour ne pas choisir entre Arthus et Lancelot (et Lancelot acceptant les infamies pour elle), Phèdre sacrifiant Hippolyte à Thésée.... et même ce bon vieux Hamlet face à l'adultère de sa mère,faut-il aussi que je vous parle d'Othello ? ... Non tout cela n'engendre guère l'hilarité. Pourquoi faudrait-il que nous pleurions devant Trisan et Iseut et que nous riions aux éclats devant M. X.... s'éprenant de Mme Y... ?
Le niveau de langue, me direz-vous.... Peut-être... mais dans les adaptations de Jean Cocteau, les personnages parlent la langue de tous les jours. Objection refusée !
Le contexte de représentation... là, oui peut-être avez-vous marqué un point.
Le jeu ? Nous y sommes davantage. Quand j'étudiais le théâtre, on me parlait souvent des 3 sphères de jeu : le jeu pour moi (le public est le témoin d'une situation intime, voyeur) , le jeu à deux (dialogue version 4ème mur, le public assiste à une scène – avec la coprésence des deux entités acteurs/spectateurs), le jeu universel (version jeu frontal, version boulevard, l'univers entier est perçu en même temps que l'on joue, et l'on joue par rapport à l'écho qu'on en reçoit, on joue pour éveiller cet écho, et le jeu prime sur tout le reste  - c'est le jeu du clown ou celui des acteurs de la commedia dell'arte. )
Dans le théâtre privé on accentue encore ce jeu universel (donc artificiel) et tout devient gros, lourd, lassant, usé...
Dans le théâtre public, on garde la trace des enseignements de Stanilavski et de Tolstoi (Michel), de Brecht... et on perd ce qui pouvait éventuellement engendrer la complicité qui menait au sourire. La tragédie revient, appauvrie parce qu'elle s'évade du mythe.
Et si le boulevard reposait sur la présence d'un « monstre » ? Je crois que vous avez vraiment atteint le fond du problème. Oui, au boulevard, on va voir avant tout un monstre. Son nom écrase l'affiche. (qu'il soit issu du public ou du privé, c'est lui ou elle la clé de la représentation). On vient voir Machin faire son numéro. Comme dans les villages, on va à la salle des fêtes voir Grosrené, le mari de la coiffeuse, et la Grande Georgette qui distribue le courrier tout le reste de l'année, faire les comiques. Comme autrefois au temps des baladins, dans les étables ou sur la place du marché on allait rire aux farces des ambulants. C'est certainement dans ces salles des fêtes, dans ces maisons communales que le boulevard retrouve sa raison d'être et qu'il fait encore rire, parce qu'il est moins théâtre que caricature de théâtre, que parodie de théâtre. Parce qu'on s'y montre d'autant plus que le public le réclame. Finalement vous aviez raison, tout cela est une question de contexte. Le boulevard a échappé au théâtre public et au théâtre privé, pour revenir, comme la farce autrefois, au théâtre du peuple (je ne parle pas évidemment du « THEATRE DU PEUPLE » de Bussang), le théâtre fait par le peuple pour le peuple, sans autre déontologie que le plaisir d'être ensemble, et sans autre prétexte aussi. Alors l'histoire n'est plus celle de Tristan et Iseut, mais celle de la femme de Grosrené et du mari de la Grande Georgette. On se venge comme on peut...
Leur histoire est-elle moins profonde ou moins sensible ? La pièce ne le dit pas.



samedi 25 avril 2015

Rire ?


Pas trop le temps en ce moment d'écrire des textes et aussi peu de spectacles intéressants à vous conseiller ou de spectacles à fuir. 
Peut-être parce que je vois des choses éphémères (excellentes mais qui ne sont pas prévues pour connaître une suite. Dommage. Par exemple l'exceptionnelle rencontre de Zeno Bianu, de Pierre Soletti et de Marc Lauras...  ou cette lecture d'un jeune auteur comédien... ) Côté théâtre, c'est un peu plus triste : des gens qui reprennent des méthodes qui leur ont donné des succès, mais qui s'épuisent un peu dès qu'elles deviennent systématiques : quelques spectacles de clown... C'est bien pour qui les voit pour la première fois,  les autres sont tentés par le "encore ! tiens ça marche mieux que dans ... ou c'est moins fort que dans le spectacle précédent" . Un clown qui tombe est un clown qui tombe.  Pour que sa chute soit drôle, elle doit s'inscrire dans la tradition la plus pure (historiquement) ou  se renouveler par un accessoire, une situation, en enchaînement. (peut-on être clown aujourd'hui sans avoir lu Bergson ? )
Vu aussi une pièce de boulevard. Qu'allais-je donc faire dans cette galère ?  Là encore une grande question sur le rire... Qu'est-ce qui faire rire dans ce type de pièce ? Le texte ? les situations ? Le jeu des comédiens ? Je ne sais pas, même si j'en ai une idée... Visiblement le metteur en scène ne s'était pas posé de type de question... 
Alors à la place de ces ruminations qui doivent mûrir, une adresse d'un blog de vulgarisation (non de popularisation) de philosophie... 

Bonne lecture 

mercredi 8 avril 2015

comme une source Michael Lonsdale (critique)

Une invitation pour aller écouter Mickael Lonsdale, comme un cadeau dans cette fin d'hiver gris et ce début de printemps pluvieux. La certitude d'une belle voix et d'une lecture savante.
Il était accompagné du musicien Titi Robin.
Une musique orientalisante et un poème ou des poèmes qui s'étirent interminablement.
La voix est magnifique et la musique douce comme un loukoum....
La coopération du musicien et du récitant a été enregistrée, en studio, mais la performance est renouvelée en public. On sent un immense travail pour caler le texte et la musique, un savant jeu de réponses ou de chevauchement. Tout cela a le charme glauque des eaux lacustres ou le titillement du faible clapotis des rivières premières, loin des majestueux fleuves paressant orgueilleusement devant les façades des grandes villes. Comme un petit début de Moldau modulé à l'infini.
On est dans la ouate ou la feutrine. Bouche collée contre le micro pour ne garder que le filet, de la voix, instruments à peine amplifiés.
C'est un magnifique travail....mort, privé de vie.
Comme les armoires de grand-mère aux draps de lavande, aux étagères festonnées de dentelles, piles au cordeau, mathématiquement organisées.
Des poèmes, on ne retient que des bribes. Impossible de construire une pensée continue. Chaque mot est découpé, articulé, vibré, modulé... mais la phrase disparaît. Tous les textes sont identiques.
Les instruments changent mais si peu, la lecture est monocorde. Des petits passages, où la cohérence entre les mots réussit à opérer laissent imaginer que les textes ont de l'humour parfois. D'autres passages donnent comme un refrain et on finit par saisir une phrase entière. Mais la plupart du temps il est impossible de savoir si le mot entendu est verbe, sujet, complément, adjectif...
On dit et on joue pour soi, yeux fermés ou cachés derrière un pupitre (je sais je dois finir cette réflexion sur le caché.. ). Les spectateurs sont les écouteurs du disques, l'auditoire plus que les spectateurs.
On se prend à évoquer les souvenirs d'autrefois de la poésie à l'école et de l'intonation …. La poésie est savante et son approche demande l'effort...
Je ne suis pas certaine que ce soit l'image que les deux artistes voulaient donner. Tout cela a un parfum de splendeur déchue, de gloire fanée...


mercredi 1 avril 2015

Lewarde célèbre Jules Mousseron

Voyage au centre historique minier de Lewarde. Un endroit à connaître et à fréquenter.
Pour faire le chemin simple et profond qui conduit au plus près de la vie des mineurs.
Une ancienne fausse entre sauvegarde et ouverture. Peu d'années nous séparent de la fermeture du dernier puits. On pourrait presque croire que dans un instant les mineurs vont venir décrocher leur lampe pour descendre au fond. Et la salle des pendus semble garder des traces de l'eau noire qui purifiaient à peine du crassier et de la nuit que la sueur collait à la peau. Parallèle inévitable avec les ardoisiers des monts d'Ardenne. Un même filon de roches qu'une frontière humaine distribue dans des pays différents pour créer des conflits entre des peuples semblables.
D'anciens de la fosse viennent parfois raconter leur combat avec l'obscurité, la chaleur et le charbon, et puis la solidarité dans le coron et les plaisirs communs des après-midi et des soirées au grand-jour. Tout sauf la nostalgie et le voyeurisme.
La descente aussi pour les visiteurs. Pas pour moi, je suis claustrophobe. Étonnant pour quelqu'un qui fréquente tant les salles obscures, peut-être aussi la raison de ma présence dans les premiers rangs : je respire l'appel d'air des coulisses et des cintres.
Descendre à Lewarde, 300m sous terre dans les boyaux de la mine ! Ils ont trouvé un moyen pour m'emmener au fond sans crainte. J'y retourne parfois...
Il y a aussi un restaurant : le briquet (c'était le nom du casse-croûte qu'emportaient les mineurs) …. à visiter aussi.
Et puis des expositions, plus contemporaines.
Enfin, il y a une salle de spectacle, car Lewarde propose aussi une quantité d'animations de très grande qualité.
Le centre propose actuellement une exposition sur Jules Mousseron, le mineur-poète, créateur de Cafougnette.
Il était logique d'illustrer cette rétrospective en invitant Jacques Bonnaffé, qui a tourné un sepctacle sur Cafougnette pendant de nombreuses années. Plus question de reprendre ce spectacle, même si quelques textes ont été repris. La représentation s'inscrivait en même temps dans L'insurrection poétique du Printemps des Poètes. Les poèmes de Mousseron se révélaient plus graves et militants, notamment avec des extraits des Boches au pays noir. Des textes durs pour parler de la vie de tous les jours pendant l'occupation de 1914-1918.
Jacques Bonnaffé avait conçu son intervention entre sa responsabilité de parrain du Printemps des Poètes, son passé de lecteur de Cafougnette, les commémorations de la Grande Guerre, les discours politiques engendrés par la proximité des élections départementales, alternant les niveaux de langue, la langue officielle, le rouchi et le picard. Deux heures d'une drôlerie extrême et d'une vie et d'une énergie qui ne peuvent laisser indifférents.
Si vous ne faites pas partie des quelques privilégiés qui ont pu assister à ce moment extraordinaire, il vous reste la possibilité d'en découvrir des extraits sur www.cafougnette.com ou de vous procurer les enregistrements sur www.compagnie-faisan.org