Je poursuis ma vie dans les ruines fumantes d'Alexandrie. Etonnant, la rareté des textes échappés à l'autodafé informatique suscite les curiosités... (cf Alexandrie brûlait, article paru il y a quelques mois)
Un extrait d'un ouvrage de Didier Daeninckx Ethique en toc
Vous connaissez certainement ce proverbe africain qui dit qu'un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle ? Le problème, c'est que personne ne sait combien de mémoires meurent quand une bibliothèque flambe...
lundi 22 septembre 2014
dimanche 21 septembre 2014
enfumée
Je range les programmes
des spectacles vus l'an passé et je retrouve celui de Sfumato,
un spectacle de danse. Une occasion pour moi de revenir sur cette
découverte de la danse contemporaine que j'ai faite (auprès d'une
amie chargée de programmation) de l'univers de la danse.
Arrivée en septembre
avec beaucoup d'apriori. Quelques soirées bouleversantes m'ont donné
le goût de la danse et l'envie d'approfondir ma connaissance de cet
art.
Soirée de Sfumato
justement.
Un début de spectacle au
milieu de la fumée. Crise de toux des uns, reproches d'agacement des
autres. Nous passons un bon quart d'heure mon amie et moi à jouer
les touareg au 8ème rang.
Puis une abondance d'eau
sur scène, qui lave aussi la salle en absorbant la fumée. Des temps
très différents, parfois humoristiques (un remake de « dansons
sous la pluie » en espadrilles au milieu de l'eau, Gaston
Lagaffe n'est pas loin. De l'eau sur scène, j'avais déjà vu ,
performance ou mise en scène avant-gardiste: un spectacle de
Demarcy-Motta par exemple, un autre moins glorieux au Puy du Fou :
des chevaux et une danseuse entre eux, l'eau montait progressivement
transformant le tapis de scène en rivière. Du grand spectacle pour
en mettre plein la vue. Pire que l'effet Bussang dont parle
Jean-Pierre Sarrazac.
Sfumato fut
surtout pour moi, l'occasion de me questionner sur les chemins
empruntés par la danse et le théâtre contemporains. Il n'y a pas
assez de place dans cet article pour développer comme je le voudrais
les sentiments qui sont les miens. Mais disons, dans une
schématisation caricaturale que le théâtre cherche à trouver le
geste en reniant le texte, et que la danse se détourne du geste pour
postuler à un droit à la parole du corps, au son. Mais que les deux
se rejoignent dans le choix du rythme, du mouvement, de la force, de
l'énergie comme base. Il serait intéressant pour ceux que le propos
intéresse de consulter les écrits de Joseph Danan (notamment :
Entre théâtre et performance : a question du texte).
En
ce qui concerne la danse, cette convocation d'un son autre que celle
d'une musique en direct ou enregistrée ne va pas toujours jusqu'à
assumer la parole parlée sur scène. Quand elle est présente, elle
se manifeste sous la forme d'un récitant non danseur, ou d'une voix
off. Le son émis par les danseurs proviennent de leur corps (chute,
pas, appel d'élan, glissements... - il y a eu une tentative assez
similaire en patinage avec un micro fixé sur les lames qui
amplifiait les frottements sur la glace pour en faire un
accompagnement) ou des objets manipulés par les danseurs (dans le
cas de Sfumato, la
pluie et l'eau qui giclait au passage des danseurs.
J'ai
déjà eu l'occasion de voir un danseur parler, une répartition
équitable entre la danse et la parole jouée... A retrouver....
Et
à poursuivre en ce qui concerne cet article ….
vendredi 19 septembre 2014
Marcelline Desborde-Valmore
J'ai trouvé en cherchant des textes à lire à haute voix, un texte extraordinaire de Marcelline Desborde-Valmore, une poétesse douaisienne du 19ème siècle.
Je ne sais pas si j'ai le droit de le copier ici. Je vous renvoie donc aux sites de poésie du web.
Un texte mille fois plus troublant que celui publié dans ce blog "ta voix" et qu'un autre écrit depuis.. mais non publié.
Le texte de Marcelline Desborde-Valmore s'appelle : La voix d'un ami...
www.poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/.../la_voix_d_un_ami.html
Il aurait largement mérité de figurer dans l'anthologie publiée par Bruno Doucet...
Bonne lecture. Ne comparez pas trop avec mon propre texte, ou soyez indulgents....
Je ne sais pas si j'ai le droit de le copier ici. Je vous renvoie donc aux sites de poésie du web.
Un texte mille fois plus troublant que celui publié dans ce blog "ta voix" et qu'un autre écrit depuis.. mais non publié.
Le texte de Marcelline Desborde-Valmore s'appelle : La voix d'un ami...
www.poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/.../la_voix_d_un_ami.html
Il aurait largement mérité de figurer dans l'anthologie publiée par Bruno Doucet...
Bonne lecture. Ne comparez pas trop avec mon propre texte, ou soyez indulgents....
samedi 21 juin 2014
Alexandrie brûlait
ALEXANDRIE BRULAIT
Alexandrie
brûlait du même feu que Megara. Et l'âme de Térence devisait avec
les mots rendus à la vanité, comme autrefois elle avait regardé
les flammes emporter l'enfance de ses souvenirs en volutes âpres.
Alexandrie
brûlait d'impuissance, d'insouciance, d'arrogance.
Megara
succombait aux haines romaines, aux jalousies d'une Ville.
On
ne sait plus qui avait mis le feu à Alexandrie, mais l'incendie
durait. Alentour les yeux coulaient : fumée ou fureur. Pas assez
pour noyer les flammes.
Dans
les deux brasiers mourait une civilisation, petite ou grande, locale
ou dejà plus universelle. Une civilisation qui naît se nourrit
d'une civilisation qui meurt. Les peuples nouveaux sont nécrophages.
Alexandrie
brûlait aujourd'hui dans une petite ville de province. On renovait
une bibliothèque pour adolescents. Nouvelle peinture, nouveaux
meubles, nouveaux ordinateurs. Fonctionnalité, gaieté, modernité.
Rendre le lieu plus attrayant. Alors il avait fallu faire de la
place, en supprimant les livres.
La
poésie d'abord, puis le théâtre. Cela n'intéresse plus personne.
Les
essais, trop difficiles et trop perversifs.
La
littérature : Les romans classiques, pas au programme dans leurs
écoles, trop gros, trop compliqués. Ils auront bien le temps de
lire cela quand ils seront au lycée. De toute façon, ils auront
accès au résumé sur internet. Puis les livres avec du texte plus
que des images avaient disparu. Une première série de 2000 ouvrages
était partie dans l'autodafé informatique.
Les
huiles étaient venues en nombre attiser les flammes d'un "excellent
travail, voilà une bibliothèque qui rajeunit. Qui sait, une
médiathèque est-elle en train de naître..." Eric Rohmer nous
avait raconté l'histoire d'un arbre, d'un maire et d'une
médiathèque. On ne parlait pas d'arbre à N...
Les
plans étaient arrivés avec la position exacte des futurs ilots
d'ordinateurs et des futurs rayonnages.
“Ils
sont moins nombreux que prévu parce que nous avons ajouté 4
ordinateurs de plus.” Alors on avait allumé un nouvel incendie.
Même les enfants ne voulaient plus voir partir certains livres. On
les avait éloignés. Fermeture pour rénovation. Derrière les
portes coupe-feu, la modernité avait rongé en silence les romans de
jeunesse sur les Indiens, les Egyptiens, les animaux, les
extras-terrestres et les hommes préhistoriques, les épisodes liées
aux guerres de tous les temps. Puis les ouvrages sur les activités
manuelles ou les techniques artistiques. Plus personne ne bricole
aujourd'hui et il y a sur les ordinateurs de superbes logiciels qui
vous donnent l'illusion de peindre ou de sculpter. Pour se divertir,
il y a tant de jeux en ligne pour tous les goûts. Ils auront le
monde avec eux, d'un simple clic.
A
nouveau 2000 livres partis au désherbage. Attila a encore quelques
soldats qui survivent dans les administrations, alors que le dernier
empereur d'occident ne regarde plus depuis longtemps sa main amputée,
incapable de tirer d'une lyre la musique de sa poésie.
Alexandrie
brûlait, feu de joie des notables intellectuels qui espéraient une
bibliothèque plus conformes à leurs attentes et ne voulaient pas
imaginer l'impensable. Les cartons s'empilaient dans les couloirs de
la maison commune sans qu'ils demandent ce qu'ils pouvaient contenir.
Les
451° Farenheit étaient depuis longtemps dépassés et le feu
continuait, appelant de nouvelles victimes.
Alexandrie
brûlait du même feu que Megara. Alexandrie brûlait dans l'euphorie
générale. Au nom de la modernité, Alexandrie brûlait pour fournir
la nourriture de la civilisation informatique. Celle-ci pas besoin de
lui mettre le feu. Une simple inondation, une centrale thermique ou
nucléaire attaquée par une crue ou un tsunami, une simple centrale
qui ne fournit plus l'énergie et les hommes ont perdu le savoir.
Alexandrie
avait brûlé, et glorieusement on faisait visiter les ruines : Ici
autrefois tout était encombré de passéisme.
samedi 7 juin 2014
recoudre le théâtre
Je
voudrais revenir sur l'aspect "décousu" qui dérange
certains spectateurs des “36 nulles de salon”.
Je
ne parlerai pas de décousu mais de recousu. Je vole l'expression à
Jean-Pierre Sarrazac, qui j'en suis certaine, me le pardonnera. Cet
immense penseur du théâtre contemporain et cet homme extraordinaire
de simplicité et de gentillesse aime à comparer l'auteur de
théâtre et le rhapsode antique. Il remonte dans cette comparaison à
l'étymologie du mot grec : celui qui coud. L'auteur de théâtre est
celui qui coud des textes, en laissant apparaître les coutures.
Cette
image vaut surtout pour les auteurs de théâtre contemporain,
post-moderne pour qui le schéma narratif prôné par Aristote, il y
a plus de 2000 ans, s'avère impuissant, inadapté. Le théâtre
contemporain s'arroge la prérogative de se libérer de toute forme
narrative classique et de se chercher des nouveaux moyens pour rendre
compte d'un monde nouveau.
Une
des formes qu'il exploite depuis maintenant plus de 150 ans est la
juxtaposition ou la superpositions de morceaux, de tronçons
d'histoires. On a parlé de "tranches de vie". On peut
remonter pour un essai de datation, au “chemin de Damas” de
Stringberg.
On
a aussi parlé de "théâtre de l'intime" , de théâtre du
"tragique du quotidien".
Les
auteurs des années 70 et 80 ont raffolé de cette forme qui consiste
à focaliser le regard du spectateur sur des situations particulières
où les personnages sont le plus riches. Dans mes pièces préférées
de cette époque, figurent celles de Michel Vinaver, de Xavier
Kroetz...
Il
a pu s'agir de tableaux qui se succédaient, dans une forme encore
proche de la fable. Mais aujourd'hui on a souvent abandonné le trame
narrative elle-même, laissant place à des bribes de renseignements
avec lequel le spectateur est libre de reconstituer une histoire ou
non Et parmi les auteurs d'aujourd'hui qui pratiquent cette
technique de décomposition - recomposition, de mélange de parcelles
d'histoire recousues, je citerai Mouawad, Lagarce, Crimp, Minyana,
Belbel, Foss et tant d'autres. Il faudrait parler de “Mère et
Fils” de Joel Jouanneau, de “Ma Solange comment t'écrire mon
désastre, Alex Roux” de Noëlle Renaude, de “L'instrument à
pression” de David Lescot. Il faudrait citer tant de noms d'auteurs
et tant de titres d'oeuvres que mon texte deviendrait encore plus
fastidieux.
La
trame dramatique, ce qu'autrefois on appelait "l'histoire"
a disparu. L'unité de la pièce vient désormais de la récurrence
de personnages, de phrases ou de situation.
Le
télévision a vite vu le parti qu'elle pouvait tirer de cette forme.
Si Jean Michel Ribbes nous a régalés avec “Palace”, que dire
des actuels "Parents, mode d'emploi " "scènes de
ménage'" ou "nos chers voisins" qui se disputent
l'antenne à heure régulière. La forme est devenue caricaturale. La
tranche de vie se limite à la mise en place d'un jeu de mot ou d'une
saillie, suivie d'un commentaire mimique. Une porte ouverte à tous
les clichés, les gags usés et connus. La réalisation technique
demande un minimum de moyens et donc de coût. La rapidité
d'enregistrement permet de concentrer les jours de tournage et de
limiter les frais liés aux intermittents qu'on précarise davantage.
Le public adore ces petites formes qui ont l'avantage de le distraire
sans trop l'impliquer et qui correspondent à son besoin de rapidité,
son habitude de zapper. On peut rire à bon compte et sans trop
perdre de temps.
Il
est évident que l'on ne peut pas attendre la même chose dans une
représentation théâtrale, et la rhapsodie y est rarement source de
grosse rigolade. L'humour n'est pas absent, mais il est rarement
l'objectif premier de l'écriture. Même si l'on peut établir une
comparaison latente avec les “Diablogues” de Roland Dubillard,
autre auteur très attiré par l'exploitation de l'absurde. (lire
éventuellement aussi : “où boivent les vaches”)
Le
choix de Cabanis n'a rien donc de bien original. Il pousse sa
recherche formelle en inscrivant chaque nulle dans une durée
limitée, dans un nombre de répiques fixe et choisit de marquer ses
coutures par une répétition "Dis Mario". Nous sommes dans
un domaine mathématiques et géométrique : celui de la logique et
de l'échiquier. Tout est ordonné (avec abscisse et ordonnée). Les
“nulles” commencent toutes comme une recherche scientifique, une
question qui pour les personnages tient de la question existentielle.
“Dis-moi Mario”. Cette question vitale pour eux est si saugrenue
et si invraisemblable qu'elle nous force à réagir (comique ou
ironie – selon qu'on voit les personnages dans leur enfermement ou
dans un monde ouvert). La résolution ou le refus de donner une
solution marque la fin de la nulle de façon, je l'ai dit,
mathématique et géométrique.
Quant
à Jacques Bonnaffé qui assure la mise en scène, il fallait se
douter que c'était cette contrainte de la forme qui l'intéresserait
autant que le contenu. Et dans le contenu, il a privilégié
visiblement la présence constante de l'absurde, la vanité des
dialogues qui ne font plus avancer l'action (la fable a disparu). Il
y a loin dernière tout cela, peut-être sans qu'il en soit
pleinement conscient, le travail qu'il a mené sur les textes de
Joseph Danan à la Ferme du Buisson il y a quelques années, son
travail sur Ludovic Janvier (grand ami de Beckett), son travail sur
Pierre Michon (et notamment “le Corps du Roi”, “les vies
minuscules”) et ses collaborations avec Jean François Peyret.
Je
trouve comme beaucoup de personnes qu'on ne peut pas regarder les “36
nulles de salon” sans éprouver un certain dérangement. Peut-être
en raison de ce que le texte et les situations me disent de moi, de
mes rappports avec ceux dont je partage la vie, de mon rapport avec
l'image que je me projetais de moi, "quand j'avais vingt ans,
crédule à mon génie, je croyais pauvre esprit qu'au monde je
manquais... ami, le résultat, tu le vois : -un laquais".
L'échec des personnages est peut-être mon échec et leur
impossibiité au bonheur, mon incapacité à être heureuse. Nous
sommes bien dans le théâtre du "Tragique du quotidien".
On peut le regarder en face avec un sourire ou avec une vague
angoisse... ou préférer la fuite pascalienne.
Dans
cette réalisation Jacques Bonnaffé est totalement fidèle à sa
devise “élitaire et pomme de terre”. Ceux qui acceptent ce
paradoxe ne peuvent pas être déçus. D'autant que le jeu est exceptionnel par rapport à un texte si atypique.
On pourra lire deux autres articles sur le même sujet : critique 36 nulles de salon et critique 36 nulles de salon suite
On pourra lire deux autres articles sur le même sujet : critique 36 nulles de salon et critique 36 nulles de salon suite
vendredi 6 juin 2014
critique : 36 nulles de salon suite
Voici
un nouvel avis qui fait suite et vient enrichir le précédent article critique,
publié en mars, sur les “36 nulles de salon” de Daniel Cabanis.
Je suis allée voir la pièce une nouvelle fois, me demandant si les commentaires faits sur le blog étaient justifiés et si je m'étais trompée sur la qualité de ce que j'avais vu et entendu.
La
pièce a été remaniée. Il y a eu des suppressions, des
déplacements. Les “coutures” sont moins visibles, les séquences
s'enchaînent beaucoup plus rapidement, parfois sans que la
transition apparaisse. La durée a donc considérablement diminué.
Les personnages ont été dirigé subtilement vers un aspect
clownesque (accessoires). La mise en scène de certaines scènes a
été modifiée (instauration d'un jeu au départ ou déplacement des
comédiens sur l'avant-scène – “les soirées du mardi” ). Le
plateau est plus grand et la structure laisse davantage de place au
jeu. Cette structure continue à être modifiée après ce qui était
“la phase d'aboutissement” dans la version précédente.
Dans
la salle ce soir à Tours, le public a ri, applaudi. On sentait une
belle complicité, non pas avec les personnages, mais avec les
comédiens. Il n'y avait aucun doute sur la qualité du plaisir
théâtral partagé. Le public n'avait pas vraisemblablement été
prévenu comme M. Leguen que 95 % des critiques étaient mauvaises,
il se fiait à son propre jugement et passait une soirée agréable,
dans l'esprit de la devise de Jacques Bonnaffé : “élitaire et
pomme de terre”.
Une remarque sur la notion de comique et de tragique schématisée dans un commentaire de l'article précédent. Il s'agit d'un exemple pédagogique créé par un de mes professeurs de philosophie pour aider les élèves à appréhender la notion d'ironie, dans la pensée de Kierkegaard et par extension la notion d'ironie tragique. Des gens s'agitent autour d'un feu, il n'y a rien autour d'eux, leur agitation est dérisoire et décalée, c'est comique, mais s'ils se trouvent dans une pièce close, il s'agitent vainement puisqu'ils sont condamnés, c'est ironique. On pourrait rire comme dans l'autre situation, mais notre connaissance d'un élément qu'ils n'ont pas (la claustration) nous conduit vers le tragique et inhibe le rire.
J'ai retenu cet exemple, parce que m'interressant déjà au théâtre à l'époque, j'ai su que je tenais là une des clefs de la mise en scène et de la direction d'acteurs.
Je vous parlerai dans un article à venir de l'aspect décousu que l'on reproche au texte... et qui me semble plutôt être le contraire.
à suivre


jeudi 29 mai 2014
il faut des exemples (polyphonie)
IL
FAUT DES EXEMPLES
Polyphonie
un
héros
ils
ont dit
oui
dans
le journal
oui
un
gros article
sans
photo mais encadré
dans
l'arbre le plus haut
sans
permission
a
grimpé
le
plus haut
au
risque de sa vie
au
plus haut
inconscient
pour
un chat
n'
a pas réfléchi
pour
un chat
depuis
deux jours il miaulait
ameutait
les enfants
l'enfant
?
le
chat
48
heures là-haut
les
pompiers
avaient
essayé de le faire tomber
avaient
lancé des cailloux
des
pierres pour le faire tomber
de
son arbre
le
chat
les
enfants hurlaient
mais
que fait la police
pas
vue
pas
venue ?
pas
vue
alors
il a grimpé
le
matin
devant
les autres
sous
leurs cris
Un
danger
pour
sa vie
pour
les nôtres
leur
donner envie d'en faire autant
il
a grimpé
est
arrivé jusqu'au chat
un
bon élève
le
pire des pires
le
dernier
le
plus puni
il
a grimpé
devant
les autres
devant
les nôtres
risquant
sa vie
et
le montrant
aux
nôtres
le
chat dans ses bras
devant
les nôtres
il
ne pouvait plus redescendre
alors
les pompiers sont revenus
avec
des cailloux ?
avec
une échelle
ne
voulait pas lâcher le chat
les
ont redescendus ensemble
unis
serrés
devant
les nôtres
un
garnement
et
le chat
le
journaliste a fait une photo
les
enfants avec leur portable
un
héros
ils
ont dit dans le journal
les
enfants ont tous lu
tous
applaudi
tous
fiers d'être du même collège que lui
il
faut des exemples
ne
pas recommencer
risquer
sa vie
pour
un chat
risquer
sa vie
et
le montrer
ferait
mieux d'apprendre ses leçons
d'écouter
en classe
de
faire ses dévoirs
d'être
toujours poli
de
ne pas répondre
d'être
un bon élève
soumis
un
vrai héros
il
faut des exemples
si
les autres voulaient l'imiter
risquer
leur vie
pour
un chat
pour
un autre
risquer
leur vie
il
nous faut des exemples
une
punition
une
exclusion
les
autres
comprendront
on
leur expliquera
oublieront
une
exclusion
une
conseil de discipline
mais
quelle raison
mise
en danger de la vie de ses camarades
il
nous faut des exemples
Inscription à :
Articles (Atom)