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dimanche 21 septembre 2014

enfumée


Je range les programmes des spectacles vus l'an passé et je retrouve celui de Sfumato, un spectacle de danse. Une occasion pour moi de revenir sur cette découverte de la danse contemporaine que j'ai faite (auprès d'une amie chargée de programmation) de l'univers de la danse.

Arrivée en septembre avec beaucoup d'apriori. Quelques soirées bouleversantes m'ont donné le goût de la danse et l'envie d'approfondir ma connaissance de cet art.

Soirée de Sfumato justement.

Un début de spectacle au milieu de la fumée. Crise de toux des uns, reproches d'agacement des autres. Nous passons un bon quart d'heure mon amie et moi à jouer les touareg au 8ème rang.

Puis une abondance d'eau sur scène, qui lave aussi la salle en absorbant la fumée. Des temps très différents, parfois humoristiques (un remake de « dansons sous la pluie » en espadrilles au milieu de l'eau, Gaston Lagaffe n'est pas loin. De l'eau sur scène, j'avais déjà vu , performance ou mise en scène avant-gardiste: un spectacle de Demarcy-Motta par exemple, un autre moins glorieux au Puy du Fou : des chevaux et une danseuse entre eux, l'eau montait progressivement transformant le tapis de scène en rivière. Du grand spectacle pour en mettre plein la vue. Pire que l'effet Bussang dont parle Jean-Pierre Sarrazac.

Sfumato fut surtout pour moi, l'occasion de me questionner sur les chemins empruntés par la danse et le théâtre contemporains. Il n'y a pas assez de place dans cet article pour développer comme je le voudrais les sentiments qui sont les miens. Mais disons, dans une schématisation caricaturale que le théâtre cherche à trouver le geste en reniant le texte, et que la danse se détourne du geste pour postuler à un droit à la parole du corps, au son. Mais que les deux se rejoignent dans le choix du rythme, du mouvement, de la force, de l'énergie comme base. Il serait intéressant pour ceux que le propos intéresse de consulter les écrits de Joseph Danan (notamment : Entre théâtre et performance : a question du texte).

En ce qui concerne la danse, cette convocation d'un son autre que celle d'une musique en direct ou enregistrée ne va pas toujours jusqu'à assumer la parole parlée sur scène. Quand elle est présente, elle se manifeste sous la forme d'un récitant non danseur, ou d'une voix off. Le son émis par les danseurs proviennent de leur corps (chute, pas, appel d'élan, glissements... - il y a eu une tentative assez similaire en patinage avec un micro fixé sur les lames qui amplifiait les frottements sur la glace pour en faire un accompagnement) ou des objets manipulés par les danseurs (dans le cas de Sfumato, la pluie et l'eau qui giclait au passage des danseurs.

J'ai déjà eu l'occasion de voir un danseur parler, une répartition équitable entre la danse et la parole jouée... A retrouver....

Et à poursuivre en ce qui concerne cet article ….