Je range les programmes
des spectacles vus l'an passé et je retrouve celui de Sfumato,
un spectacle de danse. Une occasion pour moi de revenir sur cette
découverte de la danse contemporaine que j'ai faite (auprès d'une
amie chargée de programmation) de l'univers de la danse.
Arrivée en septembre
avec beaucoup d'apriori. Quelques soirées bouleversantes m'ont donné
le goût de la danse et l'envie d'approfondir ma connaissance de cet
art.
Soirée de Sfumato
justement.
Un début de spectacle au
milieu de la fumée. Crise de toux des uns, reproches d'agacement des
autres. Nous passons un bon quart d'heure mon amie et moi à jouer
les touareg au 8ème rang.
Puis une abondance d'eau
sur scène, qui lave aussi la salle en absorbant la fumée. Des temps
très différents, parfois humoristiques (un remake de « dansons
sous la pluie » en espadrilles au milieu de l'eau, Gaston
Lagaffe n'est pas loin. De l'eau sur scène, j'avais déjà vu ,
performance ou mise en scène avant-gardiste: un spectacle de
Demarcy-Motta par exemple, un autre moins glorieux au Puy du Fou :
des chevaux et une danseuse entre eux, l'eau montait progressivement
transformant le tapis de scène en rivière. Du grand spectacle pour
en mettre plein la vue. Pire que l'effet Bussang dont parle
Jean-Pierre Sarrazac.
Sfumato fut
surtout pour moi, l'occasion de me questionner sur les chemins
empruntés par la danse et le théâtre contemporains. Il n'y a pas
assez de place dans cet article pour développer comme je le voudrais
les sentiments qui sont les miens. Mais disons, dans une
schématisation caricaturale que le théâtre cherche à trouver le
geste en reniant le texte, et que la danse se détourne du geste pour
postuler à un droit à la parole du corps, au son. Mais que les deux
se rejoignent dans le choix du rythme, du mouvement, de la force, de
l'énergie comme base. Il serait intéressant pour ceux que le propos
intéresse de consulter les écrits de Joseph Danan (notamment :
Entre théâtre et performance : a question du texte).
En
ce qui concerne la danse, cette convocation d'un son autre que celle
d'une musique en direct ou enregistrée ne va pas toujours jusqu'à
assumer la parole parlée sur scène. Quand elle est présente, elle
se manifeste sous la forme d'un récitant non danseur, ou d'une voix
off. Le son émis par les danseurs proviennent de leur corps (chute,
pas, appel d'élan, glissements... - il y a eu une tentative assez
similaire en patinage avec un micro fixé sur les lames qui
amplifiait les frottements sur la glace pour en faire un
accompagnement) ou des objets manipulés par les danseurs (dans le
cas de Sfumato, la
pluie et l'eau qui giclait au passage des danseurs.
J'ai
déjà eu l'occasion de voir un danseur parler, une répartition
équitable entre la danse et la parole jouée... A retrouver....
Et
à poursuivre en ce qui concerne cet article ….