mercredi 19 novembre 2014
La piscine de Roubaix bis
Je viens de découvrir qu'il existe un lieu très semblable à la Piscine de Roubaix au niveau architectural, mais qui est encore consacré aux activités thermales et aquatiques. Une enquête pour les jours qui viennent....
lundi 17 novembre 2014
attention mots fermentés
Courses au supermarché, une de ces méga-surfaces qui foisonnent dans la périphérie des grandes villes. Courses rapides, vendredi entre le travail et un spectacle programmé tôt. Les indispensables à la vie : pain, eau, fromage, fruits, quelques légumes, un livre, un magazine. Au rayon librairie, un couple, elle et lui, et une jeune adolescente, 6ème / 5ème. Agités dans le rayon des usuels. Ils retournent les dictionnaires, examen de l'intérieur, mais surtout examen de l'extérieur : une couverture de dictionnaire, c'est primordial ! L'intérieur, ce ne sont que des mots et les mêmes en plus ! On sent des professionnels de l'achat en grande surface, méfiants sur le dictionnaire comme sur les yaourts ou sur la viande hachée. Ils faut apprendre à la fille à ne pas se faire avoir... Soudain, elle, la femme, pousse un cri : "Ah les salauds ! c'est un dictionnaire de l'année dernière ! Viens, on va à C.... On ne va pas se faire refiler un dictionnaire périmé."
lundi 10 novembre 2014
Roubaix accueille Camille Claudel et les autres
Une exception dans ce blog consacré à l'écriture et à la voix, au théâtre et à la danse. Une invitation à un spectacle qui n'appartient pas au domaine du vivant, mais Est-ce vrai ?
La Piscine de Roubaix accueille des sculptures de Camille Claudel, dans une scénographie qui leur permet de donner toute leur force.
Pour moi, une nouvelle rencontre avec cette sculptrice déjà croisée il y a quelques années et l'occasion de sortir de leur oubli quelques textes. Un autre vécu et un autre échange.
Et comme toujours quand je passe un peu de temps dans le Nord, la surprise d'un mode de pensée et de vivre différent de celui du reste de la France : une visite improvisée de l'Hôtel de Ville fermé, les salles qui s'ouvrent pas miracle, un huissier puis un photographe qui se transforment en guides, avec ferveur ; une adjointe qui vient vérifier que l'on s'occupe bien de nous. L'huissier, qui aurait dû nous interdire l'entrée, lançant un "bonne visite et bon retour chez vous" dans un sourire de famille qu'on quitte après une longue semaine dans la maison ancestrale...
La piscine : un lieu féérique. Merci à ce monsieur passionné de vélo rencontré il y a un an et qui m'avait assuré que je serais sensible à cette magie... Brève rencontre mais où la complicité avait remplacé la cérémonie. Et à nouveau cette sincérité dans les rapports, pas une sincérité et une aménité de façade, mais quelque chose de profond, l'impression d'être de retour parmi les siens. Ne parlez pas de milieu social, culturel ou de vieilles racines nationales. Je ne sais d'où vient cette spontanéité et cette générosité dans les rapports avec Patrick, Samia, Mohamed ou Alain.... (leur badge parlaient d'eux d'une autre façon, qu'il ne fallait pas écouter). Un moment pour parler, pour aider, pour se confier un bout de vie, d'histoire, de passé.... Incroyable un premier jour d'exposition...
Plus tard je parlerai des sculptures, pour l'instant il est important de rendre hommage à ces inconnus qui ont été si proches un éclair de seconde.
La Piscine de Roubaix accueille des sculptures de Camille Claudel, dans une scénographie qui leur permet de donner toute leur force.
Pour moi, une nouvelle rencontre avec cette sculptrice déjà croisée il y a quelques années et l'occasion de sortir de leur oubli quelques textes. Un autre vécu et un autre échange.
Et comme toujours quand je passe un peu de temps dans le Nord, la surprise d'un mode de pensée et de vivre différent de celui du reste de la France : une visite improvisée de l'Hôtel de Ville fermé, les salles qui s'ouvrent pas miracle, un huissier puis un photographe qui se transforment en guides, avec ferveur ; une adjointe qui vient vérifier que l'on s'occupe bien de nous. L'huissier, qui aurait dû nous interdire l'entrée, lançant un "bonne visite et bon retour chez vous" dans un sourire de famille qu'on quitte après une longue semaine dans la maison ancestrale...
La piscine : un lieu féérique. Merci à ce monsieur passionné de vélo rencontré il y a un an et qui m'avait assuré que je serais sensible à cette magie... Brève rencontre mais où la complicité avait remplacé la cérémonie. Et à nouveau cette sincérité dans les rapports, pas une sincérité et une aménité de façade, mais quelque chose de profond, l'impression d'être de retour parmi les siens. Ne parlez pas de milieu social, culturel ou de vieilles racines nationales. Je ne sais d'où vient cette spontanéité et cette générosité dans les rapports avec Patrick, Samia, Mohamed ou Alain.... (leur badge parlaient d'eux d'une autre façon, qu'il ne fallait pas écouter). Un moment pour parler, pour aider, pour se confier un bout de vie, d'histoire, de passé.... Incroyable un premier jour d'exposition...
Plus tard je parlerai des sculptures, pour l'instant il est important de rendre hommage à ces inconnus qui ont été si proches un éclair de seconde.
vendredi 7 novembre 2014
Je suis le vent de Jon Fosse suite
Je viens de me procurer le texte de la pièce.
Didascalie préliminaire :
" Je suis le vent se joue sur un bateau imaginaire et à peine suggéré. Les actions sont également imaginaires et ne doivent pas être exécutées, mais suggérées."
Une base pour une réflexion plus documentée et plus nourrie sur ma déception lors de la représentation de cette pièce. A un moment où je me bats contre le rapport entre l'attente et le reçu au théâtre. Et sur les apriori qui faussent les jugements...
A bientôt donc.
Didascalie préliminaire :
" Je suis le vent se joue sur un bateau imaginaire et à peine suggéré. Les actions sont également imaginaires et ne doivent pas être exécutées, mais suggérées."
Une base pour une réflexion plus documentée et plus nourrie sur ma déception lors de la représentation de cette pièce. A un moment où je me bats contre le rapport entre l'attente et le reçu au théâtre. Et sur les apriori qui faussent les jugements...
A bientôt donc.
lundi 3 novembre 2014
dossier la lumière et les lumières : les étymons 3
- Un étymon indo-européen bhel- / bhleg – (briller) nous a donné une grande quantité de termes, souvent de formation populaire, ce qui explique son manque de visibilité. Si en allemand, on peut lui rattacher le mot Blitz (l'éclair – qui en français vient de la racine clar-), en français il se cache dans le radical flam- (flamme, enflammer, flambe, flambard, flambeau, flamber, flamboyer, flamboyant, flammèche, inflammable, inflammation, oriflamme...), dans le radical flag- (flagrant, conflagration, déflagration), dans le radical fulg- ( fulgurant, ou son évolution populaire foudre, ainsi que les mots qui en découlent).
- Enfin, un dernier étymon dji, emprunté aussi à l'indo-européen aussi, (orthographe non transcriptible avec notre alphabet), qui désigne aussi la lumière dans ce qu'elle est manifestation divine et qu'on retrouve dans un radical sanskrit d(e)i qui a le sens de briller. Elle apparaît en grec dans le nom du Dieu suprême, Zeus, qui est la lumière par excellence – il est le maître de la foudre. L'étymon donnera le mot deus en latin (le dieu), et parallèlement le mot dies (le jour) et l'adjectif diurnus (qui se passe de jour) et l'adverbe diu (longtemps). Deux racines que nous retrouveront dans le suffixe -di des noms des jours de la semaine, et l'adjectif diurne. L'italien giorno et l'espagnol dia sont également des enfants de cet étymon.
Ces formations à partir d'étymons
parallèles a obligatoirement créé des doublons, deux mots de
formation semblable mais à partir de racines différentes :
lucifer – phosphore
translucide – diaphane
élucider – éclairer
lumineux - phénoménal
Je
passe sous silence, un radical ard-
du latin qui a aussi un rapport à l'origine avec la lumière, parce
qu'il est trop rattaché dans notre langue à la notion de feu au
sens physique, ainsi qu'un étymon cand-
(qui nous reviendra par l'intermédiaire de l'italien dans chandelle
ou candélabre, mais dont l'évolution naturelle a donné encens ou
incendie)
dossier la lumière et les lumières: les étymons 2
Suite du dossier commencé la semaine dernière sur les étymons de la lumière... Il y aura une suite la semaine prochaine....
- Les mots light en anglais, et Licht en allemand, malgré leur vague ressemblance, ne dérivent pas de cet étymon. Ils proviendraient d'un étymon celtique.
- Il existe un autre étymon -clar- (dont le sens premier est lié à la parole et au son). On le trouve notamment avec le mot latin clarus (sonore). claro en latin signifie : je dis que ( cf notre « déclarer » en français). Par un glissement de sens, on arrive à ce qui frappe aussi notre vue avec « éclat ».
- un étymon scintill- qui a évolué parallèlement en français par une voie populaire ( étincelle, étincelant, étinceler, étincellement) et par une voie savante liée au travail des humanistes de la Renaissance (scintiller, scintillant, scintillation, scintillement) – Si les mots de formation populaire ont gardé le double sens (propre et figuré), les mots de formation savante n'ont pas de sens figuré (moral), on peut parler d'une idée étincelant, pas d'une idée scintillante.
- Un étymon splend- (splendeur, splendide, splendidement, resplendissant, resplendir, resplendissement) qui a servi en latin à la formation de 13 mots ... qui ont disparu avec lui.
Des familles de mots naissent
aussi du grec (qui lui aussi a beaucoup plus de termes que nous pour
évoquer la lumière – au sens propre comme au sens figuré).
- Un étymon phae(n)-, qui comme un grand nombre d'étymons proche temporellement de l'indo-européen, à plusieurs formes (Il existe normalement 3 degrés de voyelles en indo-européens qui donnent auprès de la consonne d'origine ph- une forme en a, en forme en o, et une forme en i/e ou une disparition totale de la voyelle). Les mots racines grecs donneront donc en français des radicaux : pha(n)- (dans épiphanie par exemple, et avec évolution de l'écriture du ph- initial ; fantôme, fantasme, et leur famille), pho- (dans photo, phosphore...), phae- (dans phénomène – on a ici une formation par suffixe identique de celle de lument : radical qui désigne le côté lumineux et suffixe indiquant le moyen d'être, de devenir... , phénoménologie ). Cet étymon bénéfice d'une double acception : Briller et apparaître (dans la mesure où le fait d'être éclairé rend visible)
Cet étymon lié à la lumière a
connu une évolution de sens qui l'a conduit dans les emplois
contemporains vers l'idée d'apparence, d'aspect, de visibilité...
dossier la lumière et les lumières : les étymons 1
Je commence ici la publication d'un dossier assez long sur la notion de lumière, étude faite à travers le vocabulaire qui s'y rattache. L'étude était destinée à devenir une base de réflexion pour un groupe de chercheurs sur la lumière au théâtre. Il manque la partie collective de cette réflexion. J'essaierai de la compléter au fur et à mesure...
Bon début de lecture donc...
LA LUMIERE ET nous
Bon début de lecture donc...
LA LUMIERE ET nous
Les étymons
- On trouve en indo-européen : leuk(s). Sur cette racine seront formés deux mots latins :
lux (la
lumière naturelle)
lumen (la
lumière artificielle, le moyen d'éclairage)
De ces deux mots
naîtront la quasi totalité des termes français liés à la
lumière.
S'apparentent aussi
à cet étymon :
Lucifer (la
dernière étoile du matin, celle qui apporte le jour – dont le
doublon grec existe : Phosphoros)
un verbe d'état
luceo, es, ere, luxi, luctum
(être lumineux, luire),
qui donnera l'adjectif lucidus,
et un verbe luceso
(commencer à briller)
le substantif lucor (lueur)
Aucun verbe transitif direct pour dire éclairer quelque chose ne
semble exister sur cette racine en latin, on trouve davantage de
composés sur lu- : illustro, as, are, avi, atum ou illumino,
as, are, avi, atum. Le fait que verbes appartiennent à la
première conjugaison semble attester de leur fréquente utilisation
et de leur formation d'origine populaire.
Beaucoup de verbes ou d'adjectifs qui n'ont pas connu de survie en
français dérivent de cette branche : circumluceo, diluceo,
dilucesco, interluceo, per/pellucidus, praelucidus, relucesco,
translucesco...
Diluculare
désigne le fait que la lumière décline au crépusule et
anteluculare qu'elle
apparaisse au lever du jour.
D'autres comme elucesco parviendront jusqu'à nous (élucider).
Le mot lucerna (la lampe à huile)
Plus étonnant, le surnom d'une déesse de la lumière dans la nuit
luna (la lumineuse) qui donnera son nom officie à notre
satellite. Je me permets à ce niveau une parenthèse pour un
rapprochement avec la nom grec de la Lune : Séléné qui
tire son origine de σελας
(éclat de lumière)
De lumen dérivent dès le latin
luminosus (un adjectif au sens similaire à celui qu'a le
français lumineux)
luminaria
(les flambeaux – on pense à
nos luminaires)
illuminare
et illuminatio, onis
et eluminatus (privé de lumière)
Sur la racine luks (avec affaiblissement de la consonne K,
s'est formée la famille de lustr- (avec une confusion parfois
avec un mot lustrum, purification et un verbe lustro purifier), qu'on
reconnaît dans le verbe illustro, as, are, avi, atum (sens
proche de celui du mot français) et illustramentum (ornement).
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