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lundi 3 novembre 2014

dossier la lumière et les lumières : les étymons 1

Je commence ici la publication d'un dossier assez long sur la notion de lumière, étude faite à travers le vocabulaire qui s'y rattache. L'étude était destinée à devenir une base de réflexion pour un groupe de chercheurs sur la lumière au théâtre.  Il manque la partie collective de cette réflexion. J'essaierai de la compléter au fur et à mesure...
Bon début de lecture donc...




LA LUMIERE  ET  nous




Les étymons



  • On trouve en indo-européen : leuk(s). Sur cette racine seront formés deux mots latins :


lux (la lumière naturelle)


lumen (la lumière artificielle, le moyen d'éclairage)


De ces deux mots naîtront la quasi totalité des termes français liés à la lumière.


S'apparentent aussi à cet étymon :


Lucifer (la dernière étoile du matin, celle qui apporte le jour – dont le doublon grec existe : Phosphoros)


un verbe d'état luceo, es, ere, luxi, luctum (être lumineux, luire), qui donnera l'adjectif lucidus, et un verbe luceso (commencer à briller)


le substantif lucor (lueur)


Aucun verbe transitif direct pour dire éclairer quelque chose ne semble exister sur cette racine en latin, on trouve davantage de composés sur lu- : illustro, as, are, avi, atum ou illumino, as, are, avi, atum. Le fait que verbes appartiennent à la première conjugaison semble attester de leur fréquente utilisation et de leur formation d'origine populaire.


Beaucoup de verbes ou d'adjectifs qui n'ont pas connu de survie en français dérivent de cette branche : circumluceo, diluceo, dilucesco, interluceo, per/pellucidus, praelucidus, relucesco, translucesco...


Diluculare désigne le fait que la lumière décline au crépusule et anteluculare qu'elle apparaisse au lever du jour.


D'autres comme elucesco parviendront jusqu'à nous (élucider).


Le mot lucerna (la lampe à huile)


Plus étonnant, le surnom d'une déesse de la lumière dans la nuit luna (la lumineuse) qui donnera son nom officie à notre satellite. Je me permets à ce niveau une parenthèse pour un rapprochement avec la nom grec de la Lune : Séléné qui tire son origine de σελας (éclat de lumière)


De lumen dérivent dès le latin


luminosus (un adjectif au sens similaire à celui qu'a le français lumineux)


luminaria (les flambeaux – on pense à nos luminaires)


illuminare et illuminatio, onis


et eluminatus (privé de lumière)


Sur la racine luks (avec affaiblissement de la consonne K, s'est formée la famille de lustr- (avec une confusion parfois avec un mot lustrum, purification et un verbe lustro purifier), qu'on reconnaît dans le verbe illustro, as, are, avi, atum (sens proche de celui du mot français) et illustramentum (ornement).