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lundi 12 septembre 2016

des performances du texte. ... ???

Je consacre un article, dont j'espère qu'il sera court, à ce que je m'obstine à appeler des "performances du texte";
Certains m'ont signalé que "réparer les vivants" n'est pas une performance du texte. Je suis absolument d'accord. Il s'agit d'un  spectacle vivant et même un magnifique spectacle. Oui, nous sommes dans ce qu'il est convenu d'appeler du "théâtre". Même chose , quand Laurence Vielle pousse son  "OUF" devant des spectateurs assemblés, quel spectacle, quel moment de poésie et de théâtre... 
Mais quand cette même Laurence Vielle grimpée sur les escaliers en fer qui mènent à un quai du bord de Seine lit des extraits d'un livre aux passants, commentant parfois ce qu'elle lit, montrant le livre comme preuve, prenant le risque de ne pas être écoutée, de se tromper, d'être interrompue ... Peut-on encore parler de théâtre ? Il y en a le simulacre mais pas l'essence. 
Quand Jean-François Peyret monte des extraits de Thoreau à La Colline ou au 104,  des comédiens qui ont répété, interprètent de façon étudiée le texte, assistés ou renforcés dans leur jeu par un système compliqué de projections, de numérisations..où le metteur en scène excelle. Nous sommes indiscutablement dans une forme de théâtre qui ne se limite plus à la présence d'acteurs. Mais quand avec le même texte de Thoreau, Jacques Bonnaffé, dans une galerie d'art, procède à un morcellement aléatoire, écrit sur de petits papiers chiffonnés qu'il offre à des spectateurs, que ces spectateurs les lisent au hasard, et que le comédien les reprend, les module, les met en écho, les complète laissant d'autres personnes intervenir, sommes- nous dans du théâtre ? Quel est la place exacte des spectateurs ?  peut- on d'ailleurs parler de spectateurs ? 
Quand Jean-François Peyret, encore lui, à Grignan, lit des lettres de Machiavel et joue avec la présence du public, non pour l'émouvoir, mais pour l'associer à sa lecture, démontant systématiquement ce qui en était la mise en scène, pour en montrer l'ossature et les dessous. Sommes-nous dans du théâtre ? je ne le crois pas. Sommes-nous dans une simple lecture, non plus... Il y a trop parasites....

Comment appeler alors ces "moments" de spectacle vivant ? 
Ne créent-ils pas une base surs laquelle des auteurs et surtout des acteurs cherchent une nouvelle forme de représentation et de rapport avec le public et avec le texte, dans un contexte théâtral ....