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vendredi 2 septembre 2016

critique de 7 flashes de Zeno Bianu Avignon off 2016

Si le programme n'avait pas cité le nom de l'auteur : Zéno Bianu, je n'aurais pas pris de billet pour ce spectacle. Un texte qui mêle une nouvelle fois la première guerre mondiale et le monde d'aujourd'hui ... encore... Mais la signature de Zéno Bianu auteur de théâtre et poète justement renommé valait de tenter le spectacle.

Le petit nombre de spectateurs me prouve que je ne suis pas la seule à me méfier.

Confirmation : le texte est beau. Il porte une réflexion sur la culture urbaine et notamment le street art, un regard social et un regard artistique. Mais le vrai propos est une histoire d'amour au-delà du temps. Le sujet est fréquent dans le roman, c'est un des thèmes de prédilection de Daphné Du Maurier ( la chaîne d'amour, la maison sur le rivage). Au théâtre, c'est plus original.

Je ne sais que dire des choix de mise en scène. Tout est intimement lié à la scénographie. De grands panneaux de toiles éclairées tantôt par devant, tantôt par derrière reçoivent les projections de lignes ébauchant des dessins ou ajoutent une distance aux épisodes liés à la guerre. Beaucoup de jeux partent aussi de l'utilisation de lampes torches sur ces mêmes toiles. La mémoire garde une impression de noir et blanc (peut-être aussi à cause des diffusions d'images de la grande guerre).

La principale action des comédiens est la manipulation de ces grandes voiles pareilles à celles de surf. Cela leur demande une énergie et un investissement qui s'entendent fort dès qu'ils doivent reparler. Le souffle est court, la voix porte moins et elle manque de couleurs.

Il y a un beau travail sur l'écho et la choralité, le partage du texte qui souligne l'ambiguïté de l'histoire.

Je me demande, par ailleurs, si toutes les parties dansées, preuves d'un ancrage dans la culture urbaine sont utiles ou redondantes, si elles ne gênent pas dans la lecture d'une séparation du plateau qui se veut porteuse de sens.

Cela mérite d'être vu.