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dimanche 25 septembre 2016

critique de "La framboise frivole" Avignon off 2016

Je sais que c'est le dernier jour et que vous n'aurez pas de place ce soir pour assister au récital de La Framboise Frivole au théâtre du Balcon. Mais n'ayez aucun regret : vous n'auriez pas eu de place...
C'est la raison qui m'a conduite à choisir ce spectacle pour clôturer cette parenthèse Avignon. 
La Framboise Frivole est composé de deux Belges (encore  ? je ne suis pas responsable du fait que la Belgique est en ce moment, comme le Nord de la France un foyer très fécond d'artistes de qualité).  
Peter Hens et Bart Van Caenegem sont d'origine flamande mais tout le spectacle est en français. 
Un français que la plupart des humoristes actuels ne comprendraient pas tant il est recherché, fourmillant de jeux de mots, d'à peu prés, de raccourcis, de citations. Le texte du spectacle est très érudit, ce qui ne l'empêche pas d'être très drôle. On est toujours à quelques millimètres de l'absurde, du grotesque, du burlesque. Les deux comédiens-musiciens de la Framboise Frivole sont deux bouffons de la plus grande classe et du plus grand talent, avec toute la noblesse et la distinction que les rôles de bouffons exigent. 
Ils sont aussi deux musiciens incomparables, l'un au violoncelle, l'autre au piano. Ils chantent aussi tous les deux. 
Tout le principe du leurs spectacles (celui-ci : La Framboise fête son centenaire, comme les autres) consiste à proposer un récital très sérieux tout en le commentant ou en chantant en même temps qu'ils jouent. La salle est éteinte mais le public est constamment pris à partie. "Mesdames, Messieurs". Peter Hens se transforme en Monsieur Loyal annonçant des morceaux qui ne seront jamais vraiment ceux qu'on croit : ils chantent une chanson de Brel sur une partition de Tchaïkovski, reprennent un standard de jazz en opéra. Ils commencent un air de Haendel et sans qu'on s'en soit rendu compte on reconnaît une chanson de Beatles. Comme la parole entraîne les spectateurs dans des raisonnements d'une logique tout relative, la musique promène pendant un même morceau les auditeurs à travers plusieurs siècles et autant de genres musicaux. 

Je sais il n'est pas facile de suivre mes explications, il n'est pas facile non plus de les suivre. On va de surprise en surprise et l'on rit de d'être laissé prendre. 

Le spectacle proposé en Avignon était une partie de celui qui va tourner cet automne et cet hiver. 
Un des plus beaux passages est celui de la rencontre du Prince Philippe et de la Princesse Mathilde ( les actuels souverains belges). Une version très "Sissi impératrice" mais revue par la Framboise Frivole.... Ils ont été choisis pour la musique du bal et le commentent ( les danseurs se  trouvant virtuellement dans le public)...
Autre passage intéressant : une version développement durable d'un concert... (à voir)

Comme toujours, le spectacle ne dure jamais assez, et les applaudissements plus que des félicitations s'avèrent des appels à ne pas finir, à prolonger encore et encore ce moment extraordinaire qu'est une heure passée avec la Framboise Frivole.