Lumière
et architecture
L'architecture
utilise abondamment un vocabulaire lié à la lumière, dans la
mesure où cet art recherche l'alliance du plein et du vide et que
les progrès au fil des siècles, du Moyen Age à nos jours, ont
toujours amené une plus grande importance de la lumière, à la
luminosité,
du
jour
(des rares fenêtres des églises romanes aux dômes ou aux pyramides
tout en verre du XX ème siècle).
Le
mot luminaria
du latin classique correspondait à une fenêtre.
Les
lucarnes
( ouvrage en saillie sur un toit donnant du jour aux combles) et
autres lucarnons
des constructions suivent un chemin étymologiques similaires.
Une
lanterne
est le dôme vitré éclairant par en haut un édifice, ou la
tourelle ajourée surmontant un dôme.
Autre
forme d'ouverture née à cette époque : les fenêtres rondes
(oculus
– œil en latin – ou œil
de bœuf
– une traduction quasi littérale) associent la lumière avec
l'organe qui nous permet d'y accèder.
Il
s'agit, dans tous les cas, de rendre la pièce lumineuse,
clartive (dit-on
dans l'est de la France).
A
ce propos, il faut souligner les différents sens de cet adjectif
« lumineux ».
On
peut le comprendre comme qui reçoit de la lumière, qui renvoie de
la lumière ou qui émet de la lumière.
Un
jour
peut aussi bien être la lumière qui pénètre dans le bâtiment,
la pièce, que, par métonymie, le vide laissé dans la pierre ou
dans la maçonnerie ou dans des éléments mal joints de la
construction et par lequel la lumière s'infiltre. On rencontre
parfois une expression peu usitée un
jour de souffrance
dont le sens est « une petite ouverture destinée à fournir un
peu d'éclairage – exemple les oculi ». On peut penser au
travail de James Turell sur le jour qu'on peut voir dans la sorte
de trou (de jour)
qu'il oriente vers le ciel à l'image du compluvium des maisons
romaines.
On
emprunte à l'italien la formule a
giorno
pour parler d'une pièce éclairée par la lumière du jour ou avec
un éclairage qui reproduit cette impression.