Pages

Pages

mercredi 26 novembre 2014

la lumière et les arts (suite)


Le jour correspond à un symbole de beauté : beau comme le jour. On peut se souvenir que le dieu grec Apollon personnifiait à la fois le soleil et la beauté, son surnom Phoebos le qualifiait de « brillant, lumineux ».



Les manuscrits du Moyen Age s'enrichissent d'enluminures, (illuminations en anglais), qui apportent couleurs et lumières aux ouvrages.



Le jour (le vide qui laisse la place à la lumière, à la transparence) fait la qualité des tissus d'une grande finesse, de la dentelle. Il est d'ailleurs intéressant que la période la plus florissante de la dentelle corresponde au siècle de Louis XIV (le roi Soleil) ou au siècle des Lumières, comme si on voulait porter le jour sur soi (vêtements ajourés). Le renouveau actuel de la dentelle s'apparente à un travail en architecture, les denteliers contemporains cherchant une maîtrise du vide comme matière, du jeu des lumières dans le travail. Beaucoup de mots, aujourd'hui obsolètes, liés à la dentelle tirent leur origine de l'étymon leuk : luche, lucher, luchage (donner du lustre, du brillant à la dentelle). Il existe également un tissu de coton, encore trouvable en magasin, la lustrine (tissu de soie à l'origine, puis de coton, glacé sur une face). Ce tissu a servi autrefois pour les manchons des employés de bureau, puis pour la photographie (les tissus qui recouvraient les premiers appareils photographiques ont été longtemps faits en lustrine).

Dans un tout autre domaine, celui du théâtre, le feu est le cachet touché par un comédien à chaque représentation. Le terme spécifique des contrats à la Comédie Française s'est élargi à l'ensemble des théâtres. Le fait d'être exposé à la lumière constituait le preuve du travail....

On comprend aussi facilement les expressions les feux de la rampe ou les lumières de la rampe, le feu des projecteurs comme des périphrases pour évoquer le théâtre.



Un ouvrage publié voit le jour (comme un être humain à sa naissance).



Le toréro entre dans l'arène dans un habit de lumière, allusion aux couleurs très claires qui doivent mettre en valeur ses mouvements dans le cercle très éclairé de l'arène ou référence au culte solaire à l'origine de la corrida ?



Et que dire de la multiplication de spectacles sons et lumières, des feux d'artifices, et autres feux de joie, des fontaines lumineuses sinon qu'ils prouvent l'importance festive et artistique de la lumière.



Qui, en employant le mot splendeur ou resplendissant pour un tableau, une sculpture ou une œuvre musicale, se souvient du sens de briller que ces mots avaient en latin ? Ou que le brio de l'exécutant ou de l'exécution est aussi une allusion à cette même lumière ?

Cette lumière qui caractérise toujours un personnage dont la réputation ou le talent brillent (comédien, danseur, sportif) en fait une étoile, une star.