Le théâtre est en crise, depuis déjà longtemps. Plus exactement, il connaît des crises que Robert
Abirached, Jean-Pierre Sarrazac ou Petez Szondi ont définies,
analysées et catégoriées. Peter Szondi fait coïncider le début
de ces crises avec le théâtre d'Ibsen, voit leur développement
dans celui de Tchékhov ou de Strindberg. Jean-Pierre Sarrazac en
établit la liste suivante :
crise du drame, (qui se tourne de
plus en plus vers le roman, le poème ou l'essai)
crise de la fable,
crise du personnage,
crise du dialogue,
crise
du rapport scène/salle, qui met en cause la place du texte
.
A ces crises, on peut ajouter
deux questions majeures (la représentation et le politique) qui
viennent créer à leur façon d'autres point de rupture dans le
théâtre d'aujourd'hui.
Alors
que de nouvelles formes de spectacles s'inventent, autour de la
gestuelle, du corps, des nouvelles technologies, on constate que des
spectacles, souvent marginaux ou à faible impact, se construisent
autour du texte et uniquement autour de lui. Cependant ce retour au
texte, dans des événements essentiellement parathéâtraux, ne peut
pas être considéré comme une compensation à « l'effacement
supposé du texte ou aux affreux traitements qu'on lui fait subir »1..
On sait que depuis le début des années 1990, le texte occupe la
scène autant que les représentations plus axées sur le visuel et
la gestuelle.
1Marie-Madeleine
MERVANT-ROUX, Un dramatique post-théâtral? Des récits en quête
de scène et de cette quête considérée comme forme moderne de
l'action, in L'annuaire
Théâtral , N° 36, 4e
trimestre 2004, p. 12