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lundi 11 avril 2016

Le retour au texte : une tentative de "ré-action" aux crises du théâtre (1ère partie)

Je reprends un peu du travail d'une amie sur les formes de performances du texte, de performance de la parole (et non de la voix), parce que je viens d'assister à un spectacle qui s'inscrit bien dans cette perspective. Au cours de la lecture, j'ai repensé à ce qu'elle avait écrit. 

Le théâtre est en crise, depuis déjà longtemps. Plus exactement, il connaît des crises que Robert Abirached, Jean-Pierre Sarrazac ou Petez Szondi ont définies, analysées et catégoriées. Peter Szondi fait coïncider le début de ces crises avec le théâtre d'Ibsen, voit leur développement dans celui de Tchékhov ou de Strindberg. Jean-Pierre Sarrazac en établit la liste suivante :
crise du drame, (qui se tourne de plus en plus vers le roman, le poème ou l'essai)

crise de la fable,

crise du personnage,

crise du dialogue,

crise du rapport scène/salle, qui met en cause la place du texte .

A ces crises, on peut ajouter deux questions majeures (la représentation et le politique) qui viennent créer à leur façon d'autres point de rupture dans le théâtre d'aujourd'hui.

Alors que de nouvelles formes de spectacles s'inventent, autour de la gestuelle, du corps, des nouvelles technologies, on constate que des spectacles, souvent marginaux ou à faible impact, se construisent autour du texte et uniquement autour de lui. Cependant ce retour au texte, dans des événements essentiellement parathéâtraux, ne peut pas être considéré comme une compensation à «  l'effacement supposé du texte ou aux affreux traitements qu'on lui fait subir »1..

 On sait que depuis le début des années 1990, le texte occupe la scène autant que les représentations plus axées sur le visuel et la gestuelle.





1Marie-Madeleine MERVANT-ROUX, Un dramatique post-théâtral? Des récits en quête de scène et de cette quête considérée comme forme moderne de l'action, in L'annuaire Théâtral , N° 36, 4e trimestre 2004, p. 12