J'étais son épine
vitale. Il était écrivain, écrivain célèbre, enfin c'est ce
qu'il imaginait dans les yeux des femmes qu'il croisait et son sang
se surprenait à courir, m'entraînant vers une nouvelle cible où
m'arrêter.
Je suis partie de lui,
dans un grand éternuement. Un refroidissement du coeur, un rhume
d'amour, la froideur d'une éphémère qui n'aimait pas les écrivains
et leurs mots fatigués de récits, épuisés de litanies et de
sentiments. Sa poésie brûlante s'était autoconsumée, incinérée.
Glaciation cataclysmique, blizzard d'après la fission des atomes
d'une bombe atomique.
J'étais devenue
poussière dans son appartement, grain de sable, au moindre souffle,
au premier rai de soleil déplacé. Présent, mais impuissant à
jouer de ses sensations. Abandonnés l'un de l'autre. Lui sans
émotion et moi sans instrument.
Un jour, un besoin d'air.
Il avait ouvert toutes les fenêtres et moi ...
Femme, c'est bien ?
Je crois que je me
sentais femme. Je n'ai que trop cheminé dans le corps d'un homme.
Qui êtes-vous ? Il va
falloir trouver une solution. Nous ne pouvons vous garder ici.