Pages

Pages

lundi 19 octobre 2015

Fair Play de Patrice Thibaud critique

Ils sont deux sur scène, longue veste rayée de bleu et blanc, maillot de corps et short noir, et pourtant ils sont des dizaines, hommes ou femmes.
Face à face avec le public, installé dans son propre rôle dès le début du spectacle, ils deviennent tous les sportifs et tous leurs entraîneurs. Tout cela presque sans un mot.
On pense à Monsieur Hulot, à Charlot, à Laurel et Hardy....
Deux clowns. Et comme le veut la tradition clownesque les rapports de l'un à l'autre ne sont pas toujours simples, ruse, oppression, soutien...
Pas deux mimes, car le geste est toujours réalisé avec un regard critique. La scène sur l'haltérophilie téléphonée capte immédiatement l'adhésion du public par exemple, à cause du burlesque. Pantomime mais aussi parodie et pastiche.
Un spectacle plein d'inventions faciles et parfois attendues mais qui ne laissent pas indifférent. On rit beaucoup du début à la fin, pour des raisons différentes.
Certains passages pourtant atteignent une critique plus profonde et plus politique.
Si Patrice Thibaud est drôle dans les échecs des personnages qu'il incarne, Philippe Leygnac, son complice, est impressionnant comme musicien et chanteur, autant que comme performeur sportif. Son entrée en scène est extraordinaire.
Une soirée finalement agréable, de rire franc, il en faut de temps en temps.