Pages

Pages

jeudi 17 décembre 2015

ZEN

En ce moment pas de grandes sorties théâtre, pas non plus de petits bijoux qui donneraient envie de parler de théâtre. pas de lectures géniales et rien en prévision dans les semaines qui viennent... Je suis en manque de théâtre... 
Alors je lis ... 
les poèmes si touchants d'Agnès Schnell et qui troublent mon amitié et me rendent les mots difficiles.
ceux si drôles de Frédérik Houdaer
ceux de Laurence Vielle
Le magicien de Zeno Bianu...
et puis des romans. Je retrouve Tanguy Viel (il n'y a pas de rapport je crois avec la poétesse pré-citée)
Je retrouve aussi Maxence Fermine.
Un auteur du Sud, cela ne me ressemble guère.
J'ai lu pratiquement tout ce qu'il a écrit .. Une amie ne m'avait donné que le nom et je suis partie à l'aventure. 
Deux romans me parlent plus que les autres (parce qu'ils ont plus théâtraux ? plus poétiques ? ) :
Neige et Zen. 
Dans les deux cas l'intrigue se déroule au Japon. Le premier dans le milieu des auteurs de Haikus, le second dans celui des calligraphes. Deux histoires d'amour, mais si claires et si évidentes qu'elles ne peuvent constituer l'intérêt du lecteur. (dans certains romans, Maxence Fermine annonce déjà l'aboutissement de l'intrigue dès les premières pages). 
Le charme de ces deux très courts romans vient de la pureté extrême de l'écriture. Les phrases sont courtes, simples, souvent elliptiques. (ce ne sont pas les périodes de Jospeh Danan dans la vie obscure). On croirait presque une aquarelle ancienne passée par le temps, une estampe qui n'aurait gardé que le souvenir des traits les plus importants. 
Tout est suggéré plus qu'il n'est dit. On pense aussi aux mises en scène de Peter Brook. 
Le lecteur retrouve sa liberté. Liberté de résonner et de sentir, d'imaginer et de se faire un monde où évoluent des personnages forts mais à peine caractérisés et qui cherchent avant une pureté et une quintessence que l'écriture leur donne.