Pages

Pages

lundi 4 mai 2015

lumière et relation au monde

Voici le dernier article lourd sur le dossier les lumières et la lumière.
A toutes les lumières et avec un petit conseil de lecture poétique : Baudelaire Les phares


Lumière et relation au monde

La lumière nous met en relation avec les autres et avec le monde en général. Dans l'obscurité, nous ne discernons rien. Dès que la lumière s'attache à un lieu, à un objet, à un individu, elle nous le révèle et lui donne une existence.
Commençons par évoquer donc, le milieu qui connaît le plus de séparation entre ténèbre et clarté, celui de la mine. On parle de jour et de fond (par euphémisme). Les jours d'une mine sont les bâtiments qui accueillent les ouvriers de la surface – qui bénéficient de la lumière naturelle, de la luminosité.
Le jour ou la journée correspondent à la durée de la lumière, au cycle du soleil entre les deux horizons.
Ce qui se passe au jour, donc à la lumière ne peut être ignorer de personne. On peut regrouper dans cette perspective un grand nombre d'expressions de sens assez voisin : mettre en lumière, agir en pleine lumière, revenir au jour, agir au grand jour, mettre au jour (divulguer, faire connaître), à ne pas confondre avec mettre en jour (mettre en valeur – le jour qui rend brillant, éclatant.), exposer au grand jour, se faire jour (apparaître : une nouvelle opinion se fait jour depuis quelques temps...)
De la même façon, l'éclairage particulier fait à une personne, à un objet, en le détachant, en l'isolant de ses semblables ou de son contexte, va lui apporter une valeur particulière. Il va devenir brillant, lumineux, illustre.
Une personne illustre ainsi visible de tous s'appellera un phare, un flambeau, un astre, une gloire.
Nous associons par connotation la lumière à la joie et à la gaieté (le riant soleil des poètes opposé à la tristesse de la pluie). En période de fête, c'est dans la lumière que nous allons rechercher la joie et ses manifestations : les illuminations de Noël ou les lampions des fêtes populaires peuvent en servir de preuve. On dira même orner un sapin de lumières.
La lumière peut s'avérer violente et destructrice, elle a alors la forme de l'éclair (racine de clarus) ou de la foudre (racine indo-européenne qui a signifie briller (bhel-, bhleg-))
L'intensité de la lumière variable au cours du temps nous indique (souvent par l'intermédiaire du mot jour) le moment où se déroule une action : au petit jour (la faible clarté du soleil levant), à la pointe du jour (quand le soleil point – de poindre- à l'horizon), au grand jour, il fait jour, à la tombée du jour.
Ce mot jour sert ainsi généralement à nous renseigner sur l'intensité ou la qualité de la lumière : un mauvais jour (une lumière peu prononcée qui ne permet pas de bien distinguer les gens et les choses), un faux-jour, un demi-jour un contre-jour, ou au contraire un éclairage artificiel a giorno (avec le mot italien).
La lumière représente une des marques de la présence humaine (qu'on pense aux photographies par sattelites qui nous montrent la présence humaine et les grandes agglomérations rendues visibles par l'éclairage). Le feu devient alors le symbole de cette présence, surtout quand il faut la dissimuler (extinction des feux, couvre-feu).