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mercredi 1 avril 2015

Lewarde célèbre Jules Mousseron

Voyage au centre historique minier de Lewarde. Un endroit à connaître et à fréquenter.
Pour faire le chemin simple et profond qui conduit au plus près de la vie des mineurs.
Une ancienne fausse entre sauvegarde et ouverture. Peu d'années nous séparent de la fermeture du dernier puits. On pourrait presque croire que dans un instant les mineurs vont venir décrocher leur lampe pour descendre au fond. Et la salle des pendus semble garder des traces de l'eau noire qui purifiaient à peine du crassier et de la nuit que la sueur collait à la peau. Parallèle inévitable avec les ardoisiers des monts d'Ardenne. Un même filon de roches qu'une frontière humaine distribue dans des pays différents pour créer des conflits entre des peuples semblables.
D'anciens de la fosse viennent parfois raconter leur combat avec l'obscurité, la chaleur et le charbon, et puis la solidarité dans le coron et les plaisirs communs des après-midi et des soirées au grand-jour. Tout sauf la nostalgie et le voyeurisme.
La descente aussi pour les visiteurs. Pas pour moi, je suis claustrophobe. Étonnant pour quelqu'un qui fréquente tant les salles obscures, peut-être aussi la raison de ma présence dans les premiers rangs : je respire l'appel d'air des coulisses et des cintres.
Descendre à Lewarde, 300m sous terre dans les boyaux de la mine ! Ils ont trouvé un moyen pour m'emmener au fond sans crainte. J'y retourne parfois...
Il y a aussi un restaurant : le briquet (c'était le nom du casse-croûte qu'emportaient les mineurs) …. à visiter aussi.
Et puis des expositions, plus contemporaines.
Enfin, il y a une salle de spectacle, car Lewarde propose aussi une quantité d'animations de très grande qualité.
Le centre propose actuellement une exposition sur Jules Mousseron, le mineur-poète, créateur de Cafougnette.
Il était logique d'illustrer cette rétrospective en invitant Jacques Bonnaffé, qui a tourné un sepctacle sur Cafougnette pendant de nombreuses années. Plus question de reprendre ce spectacle, même si quelques textes ont été repris. La représentation s'inscrivait en même temps dans L'insurrection poétique du Printemps des Poètes. Les poèmes de Mousseron se révélaient plus graves et militants, notamment avec des extraits des Boches au pays noir. Des textes durs pour parler de la vie de tous les jours pendant l'occupation de 1914-1918.
Jacques Bonnaffé avait conçu son intervention entre sa responsabilité de parrain du Printemps des Poètes, son passé de lecteur de Cafougnette, les commémorations de la Grande Guerre, les discours politiques engendrés par la proximité des élections départementales, alternant les niveaux de langue, la langue officielle, le rouchi et le picard. Deux heures d'une drôlerie extrême et d'une vie et d'une énergie qui ne peuvent laisser indifférents.
Si vous ne faites pas partie des quelques privilégiés qui ont pu assister à ce moment extraordinaire, il vous reste la possibilité d'en découvrir des extraits sur www.cafougnette.com ou de vous procurer les enregistrements sur www.compagnie-faisan.org