Suite de manger. J'avais cherché vers
l'art mais j'ai à nouveau oublié de garder mes deux pieds dans la
réalité. L'art aujourd'hui divise les populations plus radicalement
que les niveaux sociaux. Souvenir à nouveau de la horde de gueux,
qui ne manquaient pas d'argent et d'un homme croisé il y a quelques
années aux Resto du cœur et qui demandait à échanger ses portions
contre une place de théâtre. Nous revenons à l'idée que l'art de
manger tient moins à ce qui est mangé qu'à la ffaçon dont on le
mange.
Quel est aujourd'hui le spectacle de la
nourriture pour le quidam ? Il faut exclure les banquets
littéraires ou poétiques, de moins en moins nombreux et où la
nourriture est un catalyseur e l'unité du public, un moyen de
favoriser l'écoute et la disponibilité poétique.
Pour la plupart des spectateurs,
l'image du spectacle de la nourriture est celle véhiculée par la
télévision, c'est à dire les différents monster chief ou le
meilleur charcutier, héros de la chiffonnade culturelle. Le
spectacle du « manger » est celui de la préparation
médiatisée, avec une exhibition des sentiments et des sensations
directes, primaires, immédiates. On se retrouve dans le domaine de
la performance, de la mise en lumière de l'échec et de la réussite.
L'échec aboutissant souvent à la mort télévisuelle du perdant. Le
jeu sous-entend une forme de cannibalisme.
Je vais peut-être pour cet exercice
scolaire de représentation de la nourriture et de l'acte de manger
partir sur un jeu autour du cannibalisme. A voir...