Je voudrais aujourd'hui
vous parler de Laurence Vielle. C'est une artiste complète :
comédienne, chanteuse, diseuse, auteure, poétesse..... Elle est
incontournable de la scène d'auteurs, de la scène de textes
….J'avais déjà évoqué son nom dans un précédent article.
Je vais lui consacrer un
premier article (sur l'écrivain) un autre suivra dans les mois à
venir sur la performeuse.
Laurence Vielle est
Belge. Et ce n'est pas une maladie. J'ai l'impression que l'écriture
la plus intéressante en ce moment s'ancre dans le Nord de la France
et la Belgique. Il y a une véritable interrogation sur la langue,
sur le sens premier des mots, une volonté de retrouver une identité
linguistique chez les écrivains septentrionaux.
Les textes de Laurence
Vielle se caractérisent surtout par leur fluidité, leur musicalité,
leur rythme. On sent à tout moment un appel à la mise en voix, à
la mise en jeu. Les histoires sont simples, faciles tout en
atteignant souvent une profondeur tragique. Elle dit la solitude,
l'étrangeté sous le regard des autres, la dérive de la société,
des êtres, des choses. Un clochard, Gaston, qui change sans cesse de
nom pour attirer le regard et le contact, des personnages sur le
parvis d'une église, les animaux menacés, la solitude dans les
grands ensembles, la violence de l'amour, la vie qui passe.
Laurence Vielle a souvent
eu des résidences dans des quartiers excentrés et elle puise sa
sensibilité dans le côtoiement des gens de la rue. Elle rend leur
quotidien avec une langue qui est aussi simple et spontanée qu'eux.
On a l'impression qu'elle pourrait donner une biographie exacte de
chacun de ceux qu'elle met en lumière dans ses poèmes. Est-ce une
impression ?
Tout cela pourrait être
très noir … Justement non !
La musique de chaque
poème peut brusquement déjouer le tragique pour vous atteindre plus
sûrement. Comme l'histoire de ce clown qui avait un gros nez.
Histoire de la différence , du droit au bonheur pour tous, de la
nécessité de cacher la monstruosité pour subsister dans le
monde.... Tragique, non pas vraiment. Une petite ritournelle vient
vous faire croire que ce n'est qu'une chansonnette.
C'est peut-être là la
caractéristique des textes de Laurence Vielle : le double jeu
et le double langage. Jean qui rit et Jean qui pleure et les lecteurs
qui peuvent cacher leur émotion dans un sourire, un rire
protecteurs...
Je ne sais si je devais définir en peu de mots les qualités de la poésie de Laurence Vielle s'il faut parler de musique, de chanson, d'ingénuité - le mot est souvent hélas connoté péjorativement - ou de tendresse pour ses personnages.
Je ne sais si je devais définir en peu de mots les qualités de la poésie de Laurence Vielle s'il faut parler de musique, de chanson, d'ingénuité - le mot est souvent hélas connoté péjorativement - ou de tendresse pour ses personnages.
A lire :
Ouf (éditions
Maelstrom)
Bonjour Gaston
(éditions Maelstrom)
Récrétation du monde
(éditions Maelstrom)
Cirque !
(éditions du Centre de
Créations pour l'Enfance de Tinqueux)